Le temps l’emporte sur le timing

Le temps l’emporte sur le timing

Dans cet article, je vous explique pourquoi le temps l’emporte sur le timing.

Les fluctuations du marché sont terriblement éprouvantes. La sensation de puissance que l’on ressent lorsqu’on voit les prix s’envoler est indescriptible. A l’inverse, voir ses profits fondre comme neige au soleil est une expérience effrayante.

Depuis la nuit des temps, à chaque krach, les d’investisseurs craignent la fin du système. Certains vendent leurs positions, souvent à perte, et restent sur la touche à attendre que la tempête passe afin d’identifier le moment opportun pour réinvestir.

A première vue, cette approche parait raisonnable. Après tout, en analysant les graphiques a posteriori, il est facile d’identifier les creux et les sommets des cycles.

Mais cette logique est trompeuse – et coûte très cher.

Si vous souhaitez investir à long terme – et non pas spéculer – vous devez apprendre à maîtriser vos émotions et faire fi des fluctuations du marché.

Voici pourquoi.


1 – A long terme, la bourse augmente

L’économie capitaliste évolue en cycles d’expansion et de contraction.

Un cycle économique est constitué de phases haussières, qui mènent à des sommets de plus en plus hauts, et de phases baissières, qui mènent à des creux qui sont aussi de plus en plus haut. Toutefois, la tendance à long terme est haussière.

Quand l’économie croît, tout va bien. Par contre, quand elle se contracte, c’est la panique. A chaque crise, les gens pensent que c’est la pire de l’histoire et que le système va s’effondrer. Au cours des 40 dernières années, en comptant le coronavirus, la bourse américaine a connu 5 krachs majeurs : le « lundi noir » la guerre du Koweit, l’explosion de la bulle internet, la crise financière de 2007-08 et le coronavirus.

A chaque fois, l’activité économique finit par repartir et le PIB mondial continue de croître. Malgré toutes les crises qui ont bouleversé le capitalisme moderne, le PIB des USA a atteint en 2019 le niveau record de 21 mille 482 milliards de dollars. En ce moment, la crise du coronavirus frappe violemment l’économie mondiale mais il s’agit probablement d’un cycle de contraction qui précède la prochaine expansion.

Les marchés financiers, qui sont le reflet de l’économie, fonctionnent de la même manière. Ils connaissent aussi leurs phases d’expansion et de contraction.

Comme vous pouvez le constater, le marché a connu plusieurs périodes de contraction, dont la plus longue fut la Grande Dépression de 1929, mais les phases d’expansion sont bien plus nombreuses et durent beaucoup plus longtemps que les phases baissières. De plus, quand le marché augmente, il augmente beaucoup et souvent pour plus de 100 mois à la fois. Depuis 1946, les USA ont connu 50 ans de marchés haussiers, moins de 8 ans de marchés baissiers et environs 15 ans de reprise entre la fin de la baisse et le début de la reprise.

Ainsi, plus votre horizon d’investissement est long, plus vous avez de chances d’obtenir un résultat positif.

Au cours des 91 dernières années, il y a eu beaucoup de hauts et de bas et 27% de ces 91 années ont produit des rendements négatifs. Le graphique ci-dessous montre que des investissements sur une période d’un an ont produit des résultats négatifs plus souvent que les investissements sur des plus longes périodes. Si les investisseurs court-terme sur un an avaient gardé leurs positions deux ans de plus, ils auraient connu deux fois moins de périodes négatives.

En somme, plus l’horizon d’investissement est long, plus vous avez de chances d’obtenir des résultats positifs : Au cours des 91 dernières années, 94% des périodes de 10 ans ont été positives.

Ainsi, un investisseur patient qui a la connaissance des cycles économiques aurait été récompensé, puisque les gains à long terme effacent les pertes à court terme.


2 – Les gains à long terme effacent les pertes à court terme

Comme nous l’avons déjà évoqué, à court terme la bourse fluctue énormément.

Non seulement l’histoire montre que les gains à long terme effacent les pertes à court terme, mais les gains que vous manquez en restant sur la touche sont importants.

Le tableau ci-dessus illustre les écarts de rendements entre quelqu’un qui est investi toute l’année comparé à quelqu’un qui rate le meilleur mois de l’année sur la période 1970-2018. En bleu, le rendement de celui qui est investi toute l’année ; en mauve, le rendement de celui qui rate le meilleur mois de l’année.

Parfois, les écarts sont minimes ; souvent, ils sont significatifs. Mais sachez qu’à long terme, une différence de rendement de 1-2% annuel se fera sentir et quelques différences de 10-20% de rendement auront de très lourdes conséquences.

Par exemple, la crise financière de 2008-09 était très violente et beaucoup d’investisseurs ont retiré leur argent des marchés, le plus souvent à perte, de peur de perdre encore plus. Rester sur la touche en attendant des jours meilleurs paraissait être une bonne idée, mais éviter la douleur des chutes signifie rater les meilleurs opportunités de gains. Le plus souvent, les investisseurs se retirent du marché trop tard, après que les pires baisses ait déjà été enregistrées, et re-rentrent quand les meilleurs hausses ont déjà eu lieu.

Le graphique ci-dessous montre les rendements d’un investissement de $1,000 sur la période 2009-2018. Si vous ne touchez pas l’investissement, vous obtenez un rendement annuel moyen de 10.75%. Si vous ratez seulement les 30 meilleurs jours de la période, votre rendement tombe à -8.18% !

Plus vous ratez les meilleurs jours, plus vous perdez d’argent.

Si besoin est, cette dernière étude illustre le propos de manière encore plus évidente.


3 – L’histoire de Brittany, Tiffany et Sarah

A ma connaissance, cette étude fut publiée pour la première fois sur Reddit, le très célèbre forum américain. Elle a depuis été reprise par de nombreux commentateurs. Pour ma part, je l’ai traduite du site Personal Finance.

C’est l’histoire de trois amies.

En 1979, Tiffany, Brittany et Sarah décident d’investir la somme de $99,000 dans un ETF S&P 500 jusqu’en 2020. Toutefois, elles implémentent toutes des stratégies différentes.

i) Tiffany : Le pire timing du monde

Elle garde son argent dans un compte épargne à 3% annuel et attend patiemment que la tendance haussière du marché se confirme avant d’injecter son capital. Malheureusement, elle investi 4 fois au plus haut du marché juste avant qu’il ne s’effondre.

Au final, les $99,000 qu’elle a investi en 4 fois au cours de 41 années fructifient et deviennent $773,358. Puisqu’elle n’a jamais vendu, elle a fini par rattraper ses pertes et multiplie son investissement initial par un facteur de 7,8.

ii) Brittany : Le meilleur timing du monde

Brittany garde aussi son cash dans un compte épargne à 3%, mais contrairement à Tiffany, elle préfère acheter quand le marché est au plus bas. Ainsi, elle attend que la crise frappe et elle profite de son don du timing parfait pour investir au meilleur moment. Tout comme Tiffany, elle aussi a investi 4 fois au cours de la période 1979-2020.

Sa stratégie semble fonctionner puisque ses $99,000 deviennent $1,123,573. Son bon timing a été récompensé par un rendement au facteur multiplicateur de 11,35, soit un gain 45% supérieurs à celui de son amie Tiffany.

iii) Sarah : La régularité

Sarah sait qu’avoir le bon timing est très difficile, voire impossible, donc elle renonce au trading. En fait, elle décide de faire fi des fluctuations du marché.

Ainsi, en 1979, elle décide programme un versement automatique de $200 mensuel dans l’ETF S&P 500, puis elle continue de vivre sa vie. Elle investi pendant que le marché monte, à chaque sommet de courbe, pendant qu’il baisse et à chaque creux de courbe. En somme, elle investi tous les mois sans laisser son argent végéter sur un compte épargne.

Une fois qu’elle atteint l’âge de la retraite, elle ouvre son compte et voit que ses $99,000 sont devenus $1,620,708. Sarah n’a pas le don du timing comme Brittany mais sa stratégie rapporte près de $500,000 de plus que celle de son amie.


Conclusion

La morale de cette histoire est très simple.

Il est inutile d’essayer de prédire les tendances du marché et d’avoir le bon timing. La meilleure stratégie d’investissement à long terme est d’injecter une somme fixe régulièrement, peu importe l’état du marché, et de laisser le temps faire le reste.

N’oubliez jamais le fameux adage : “Le TEMPS l’emporte toujours sur le TIMING“.


MERCI d’avoir lu cet article.

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Clause de non-responsabilité : Les articles publiés sur ce blog sont le résultat de mes propres recherches et ne doivent pas être interprétés comme des conseils d’investissement ou des recommandations financières. Faites toujours vos propres recherches avant d’investir dans un actif. Au besoin, consultez un conseiller financier professionnel.

Tim Bandou

Tim Bandou

4 commentaires sur “Le temps l’emporte sur le timing

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